CINEMA- Un an après l’intense La Guerre est Déclarée, Valérie Donzelli propose un nouveau film au sujet moins dramatique, mais au traitement tout aussi riche en émotions. Sous la forme de variations sur le thème de l’amour fusionnel, l’actrice-réalisatrice filme donc une jolie romance, qui se révèle constituer un excellent remède contre la morosité.
Joachim et Véro sont frère et sœur. Inséparables, ils partagent également la passion de la danse. Miroitier de son état, Joachim habite une petite chambre dans la maison de Commercy où vivent Véro, son mari, et leurs nombreux enfants. Mais un jour, le patron de Joachim l’envoie prendre des dimensions pour une commande, dans la prestigieuse école de danse de l’Opéra Garnier, à Paris. C’est ainsi qu’il en rencontre la farouche directrice, Hélène Marchal. Dans une soudaine impulsion, tous deux échangent un baiser. Mais celui-ci a une conséquence aussi magique qu’inattendue : Joachim et Hélène sont collés l’un à l’autre. Chaque mouvement de l’un est aussitôt imité par l’autre, bon gré mal gré. Cette fusion inopinée va être l’occasion pour eux et pour leurs proches de reprendre leurs destins en main…
Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm avaient fait simultanément rire et pleurer tout le monde en 2011 avec leur précédent film, La Guerre est déclarée, ou l’odyssée d’un couple prêt à traverser toutes les épreuves pour guérir la maladie de leur enfant. Cette fois-ci, ils portent à l’écran un sujet bien plus léger : celui de l’amour fusionnel, qu’il soit fraternel ou passionnel.
Dans cette comédie dramatique où la bonne humeur règne en maîtresse, même si le film n’évince pas la question de la désillusion, tout se joue en un tournoiement : les personnages, mus par le sortilège qui les rattache, ne cessent de danser, sont pris dans une chorégraphie permanente.
Cette idée du lien invisible entre Joachim et Hélène donne au film un aspect visuel burlesque, répercuté dans le jeu des acteurs, qui ne manque pas de charme. Il permet aussi à la narration de jouer sur le tempo et la durée ; ainsi la comédie se construit dans le temps, tout doucement, de la même façon que l’attirance entre Joachim et Hélène se nourrit de ce qu’ils découvrent l’un sur l’autre. Parce que ce n’est pas un coup de foudre, parce que ce n’est pas immédiat, qu’ils prennent le temps de se confronter l’un à l’autre, dans cette promiscuité forcée, quand a priori tout les séparait, on se laisse séduire par leur romance. Alors, de la musique hyper énergétique à la danse décomplexée, du jeu sur les contrastes entre les univers de chacun et des décors, jusqu’à l’interprétation délicate du duo Valérie Lemercier / Jérémy Elkaïm, en passant par des scènes de fulgurances poétiques (une superbe réinterprétation d’une chorégraphie en langue des signes imaginée par Pina Bausch, par exemple), absolument tout nous emporte.
Valérie Donzelli a décidément le chic pour réaliser des films qui boostent les cœurs et le moral. On en redemande.
Notre avis :
Main dans la Main
Comédie dramatique (01h25min) - Date de sortie : 19/12/2012
De Valérie Donzelli
Avec Jérémy Elkaïm, Valérie Lemercier, Valérie Donzelli, Béatrice de Staël, Sébastien Noiré, Philippe Laudenbach
Quand Hélène Marchal et Joachim Fox se rencontrent, ils ont chacun des vies bien différentes. Hélène dirige la prestigieuse école de danse de l’Opéra Garnier, Joachim, lui, est employé d’un miroitier de province.Mais une force étrange les unit. Au point que, sans qu’ils puissent comprendre ni comment, ni pourquoi, ils ne peuvent plus se séparer.